Considérons le système le plus simple, celui constitué d'une seule particule de
spin nul. On peut montrer que les trois observables de position
(définies par référence à un repère
) constituent un E.C.O.C.
Puisque toute valeur réelle positive ou négative est un résultat de mesure
possible, on en déduit que chacune de ces trois observables admet un spectre
continu s'étendant de
à
. La base constituée des
vecteurs propres communs :
est la base d'une représentation, dite de Schrödinger. Ces vecteurs de
base peuvent être normalisés à la manière de Dirac, de telle sorte que :
A cette convention d'orthonormalisation correspond la relation de fermeture :
de telle sorte que tout ket
représentatif de
l'état
de la particule peut être décomposé comme suit
:
avec :
L'état de la particule est donc parfaitement caractérisé, sur la base par la valeur de ses composantes dont l'ensemble constitue ce qui est appelé la fonction d'onde de la particule.
La décomposition spectrale précédente permet d'appliquer
immédiatement le postulat III à la mesure d'une ou plusieurs
des trois observables
et en particulier, si
:
|
Si l'élément de volume
est infinitésimal et entoure un point
de coordonnées
, cette probabilité est
proportionnelle à
et s'écrit :
Ainsi le carré du module de la fonction d'onde de Schrödinger est une densité de
probabilité :
et la fonction d'onde elle-même est une amplitude de densité de probabilité.
Supposer l'existence permanente de la particule, implique qu'à chaque instant
la probabilité de la localiser n'importe où dans l'espace est égale à 1,
de telle sorte que nécessairement :
Ainsi, nécessairement toute fonction d'onde n'est susceptible de
représenter un état physique de la particule que si la condition
précédente peut être satisfaite. On remarque que cette
condition est seulement l'expression de la normalisation possible
du vecteur ket
image de l'état physique :
Ainsi la représentation de Schrödinger constitue une représentation du formalisme de Dirac dans laquelle chaque vecteur ket est représenté par une fonction d'onde image, de carré sommable.
L'espace de Hilbert des états devient alors un espace fonctionnel noté constitué des fonctions de variables réelles de carré sommable. Cet espace fonctionnel est une réalisation de en ce sens que chaque élément abstrait du formalisme construit dans y sera représenté par un objet mathématique avec lequel des calculs peuvent être effectués. Nous construirons plus tard la représentation mathématique dans des opérateurs et notamment des observables définies dans .
On montrera plus tard que les trois composantes de l'impulsion d'une
particule de spin nul,
, constituent un autre E.C.O.C. auquel
correspond une autre base formée des vecteurs propres communs aux trois
observables
, dont chacune admet un spectre continu s'étendant de
à
:
et :
de telle sorte que, pour tout état
:
avec .
et, comme précédemment, il résulte du postulat III :
et :
Ici encore, puisque toute mesure de l'impulsion de la particule fournit
nécessairement un résultat :
et, ici encore, cette condition exprime la normalisation du vecteur ket :
Sur la base constituée des états propres des observables impulsion , le même vecteur est donc représenté mathématiquement par une autre fonction de carré sommable, et l'ensemble de ces fonctions constitue une autre réalisation fonctionnelle, notée de l'espace de Hilbert des états.
Ainsi, le même vecteur ket (et donc l'état physique qui lui correspond) peut être caractérisé et défini, soit par une fonction dans l'espace rapporté aux états propres de position, soit par une autre fonction si le même espace est rapporté aux états propres d'impulsion. Ces deux représentations sont reliées par une transformation, résultant de ce changement de base, et qu'il est facile de préciser.
Pour simplifier, mais seulement l'écriture, considérons le cas d'un espace
physique fictif, à une seule dimension. L'observable
constitue alors à
elle-seule un E.C.O.C. et on remarque :
soit, en introduisant les fonctions d'onde :
généralisation au cas continu de la transformation matricielle
bien connu dans un changement de base :
Les éléments de la matrice généralisée
seront déterminés plus tardII4 et
trouvés égaux à :
de telle sorte que
et
sont reliées par des
transformations de Fourier :
Question 2-4 : Déduire des deux expressions précédentes que :
Question 2-5 : Ecrire explicitement et complètement l'expression
mathématique qui relie les deux fonctions :
représentatives du même vecteur ket
sur
les deux bases :