Toute mesure effectuée sur des systèmes microscopiques : des
particules en général, concerne un très garnd nombre de
systèmes identiques. c'est le cas, par exemple, de la mesure
effectuée avec un aimant de Stern et GerlachII8 de la
composante
du spin des
atomes, de spin
, d'un jet émis par un four
. Après traversée de l'aimant et détection, ces atomes se trouvent
distribués en trois sous-ensembles, ceux pour lesquels
, ceux pour
lesquels
et ceux pour lesquels
.
La mesure réalise donc une partition de l'ensemble. On peut ensuite poursuivre des mesures ultérieures seulement sur les atomes de l'un de ces trois sous-ensembles, qui ont été ainsi sélectionnés ou filtrésII8.
D'une façon analogue, ceux des photons qui traversent une lame cristalline de tourmaline en sortent polarisés dans la direction perpendiculaire à celle de l'axe optique du cristal. Ces photons ont ainsi été filtrés et préparés dans un tel état de polarisationII9.
Il y a lieu de remarquer que les préparations ou les filtrages qui viennent d'être examinés ne deviennent complets, que si la mesure considérée concerne un ensemble complet d'observables qui commutent.
En effet, nous allons préciser comment procéder pour placer un ou plusieurs systèmes identiques dans un état parfaitement déterminé par un ensemble de propriétés physiques choisies mais compatibles.
Chacune de ces propriétés est définie par la valeur propre
d'une observable, et nous avons montré, qu'un ensemble
maximal de telles propriétés simultanées :
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est défini par l'ensemble des valeurs propres
de
l'E.C.O.C. constitué des observables images
des
propriétés choisies.
Supposons que nous disposions d'un très grand nombre de systèmes identiques.
Quel que soit l'état initial
de chacun de ces
systèmes :
![]() |
la mesure de
avec pour résultat
, placera (par
réduction du paquet d'ondes) un sous-ensemble
de ces
systèmes dans des
états de la forme :
![]() |
De même, une mesure, immédiatement consécutive de
avec pour
résultat
, placera un sous-ensemble
de ces
systèmes dans
des états de la forme :
![]() |
et ainsi de suite, avec :
![]() |
de telle sorte qu'au terme de ces filtrages successifs, tous les système
s concernés seront tous dans un même état physique représenté par le ket
suivant :
![]() |
et dans cet état tous ces systèmes jouissent des
mêmes propriétés, à savoir que si ces observables
sont mesurées à nouveau, on trouvear bien
avec certitude :
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L'état final
ainsi réalisé n'a
été obtenu qu'au prix d'un filtrage, avec élimination de
tous les systèmes pour lesquels :
![]() |
A partir d'un état initial quelconque, il n'est pas possible de mettre un système dans un état choisi a priori. En général, si on sait qu'un système microscopique se trouve dans un certain état bien déterminé, et choisi a priori, ce n'est pas parce que l'on a su l'y mettre, mais parce qu'on l'y a trouvé.
On notera que l'état final réalisé précédemment est indépendant de l'ordre dans lequel les mesures ont été effectuées. Celles-ci peuvent même être parfois réalisées simultanément. C'est pourquoi les grandeurs physiques correspondantes sont dites compatibles.
La détermination de cet état final est maximale en ce
sens que cet état ne peut être doté d'une propriété physique
supplémentaire
indépendante des
précédentes. en effet, il a déjà été démontré que
toute observable
qui commute avec toutes les observables
d'un E.C.O.C. est fonction de ces observables. L'état
résultant de la mesure d'un E.C.O.C. est donc représenté par
un vecteur ket normé défini à un facteur de phase
près, où
est réel.
Question 2-6 : Montrez comment l'expérience révèle la
compatibilité des observables de position
d'une particule. Indiquez
d'autres expériences qui révèlent la compatibilité d'autres observables.