Nous envisageons les hypothèses suivantes :
Hypothèse 1 : Reproductibilité des résultats
Les mêmes conditions initiales déter-minent les mêmes résultats statistiques (déterminisme statistique). Sans cette hypothèse il n'y aurait pas de loi physique et l'induction serait impossible.
Hypothèse 2 : Résultats expérimentaux
Nous supposerons que les résultats expéri-mentaux qui seraient obtenus dans cette expérience, si elle était faite, sont ceux qui sont prévus par la mécanique quantique.
Hypothèse 3 : Le réalisme
Les éléments de cette théorie sont caractérisés par le critère d'EinsteinV30 :
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Hypothèse 4 : La localisationV31.
Ces éléments de réalité sont à chaque instant approximativement localisés dans l'espace :
![]() ![]() -- V. Hugo --
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Hypothèse 5 : La séparabilité
Ces éléments de réalité sont séparables, en ce sens qu'entre deux tels éléments, il n'y a pas d'action instantanée à distance. Toute action est une interaction, qui ne peut se propager qu'avec une vitesse inférieure à celle de la lumière, conformément aux principes de la relativité restreinte.
Les deux particules ``
'' et ``
'' sont supposées émises par la source
dans un état de spin caractérisé par le vecteur ket :
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Il est inutile, pour la suite, de préciser si ce ket caractérise un état commun à toutes les paires émises ou caractérise seulement un ensemble statistiqueV32 de paires qui ne sont pas toutes dans le même état.
L'expérience E.P.R. considérée
précédemmentV33 révèle qu'il existe
une corrélation stricte entre les résultats de mesure des
composantes des deux particules émises
et
:
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Conformément au critère de réalité d'Einstein, chaque composante du spin d'une particule constitue donc un élément de réalité, et dans la suite l'hypothèse 2 sera toujours satisfaite. On notera soigneusement que le critère d'Einstein demande seulement que l'on puisse prédire, mais n'exige pas que l'on soit en situation de prédire effectivement.
Il en résulte cette conséquence capitale que la composante
de la
particule
est supposée être un élément de réalité, et donc avoir
une valeur définie
, même dans la situation où
l'appareillage utilisé effectivement ne permet pas de mesurer la composante
de la particule
associée.
De ce qui précède, il résulte que chacune des composantes du spin de la
particule
est supposée avoir toujours une valeur définie et en
particulier chacune des trois composantes relatives aux trois directions
. Il existe donc seulement huit triplets distincts
de valeurs de
, indiqués dans la
troisième colonne du tableau ci-après, en faisant figurer seulement le
signal
ou
, qui correspondrait à la valeur
ou
de la composante du spin de la particule
.
Les paramètres connus dont dépend le fonctionnement de la
source
sont supposés avoir des valeurs bien définies, et
constantes au cours du temps. Ceci n'implique pas que les paires
émises ont toutes les mêmes propriétés, car le
fonctionnement de
, et l'émission des paires pourraient
dépendre de paramètres cachés. Nous supposons toutefois que
l'action de ces paramètres est statistiquement
constanteV34au cours du temps. Par suite, la probabilitéV35
avec la particule
, par exemple, est émise, en
possèdantV36 le triplet de
valeurs
correspondant à l'une
quelconque des huit possibilités, ne dépend que des conditions initiales
constantes, qui caractérisent l'émission de la paire. Notamment les valeurs
de ces probabilités
ne peuvent dépendre de l'appareillage,
ou de la configuration
ou
ou
de l'appareillage avec lequel ces paires vont intergair.
Par ailleurs, si on admet que les particules
et
demeurent relativement
bien localisées, après s'être séparéesV37, et si on nie la possibilité
d'interactions instantanées à distanceV38 entre ces particules, quand, lors de la
mesure de leur spin par les appareils
et
, elles sont éloignées l'une
de l'autre, on devra alors également admettre que les valeurs mesurées des
probabilités
sont caractéristiques de l'ensemble des particules émises,
indépendantes de la configuration de l'appareillage, et sont donc les mêmes
dans ces trois configurations, auxquelles correspondent les trois dernières
colonnes du tableau.
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1 | ![]() |
G G G |
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2 | ![]() |
G G R |
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3 | ![]() |
G R G |
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4 | ![]() |
G R R |
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5 | ![]() |
R G G |
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6 | ![]() |
R G R |
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7 | ![]() |
R R G |
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8 | ![]() |
R R R |
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Dans chacune des trois dernières colonnes du tableau, sont indiquées
certains vecteurs propres, correspondant à l'état de la paire
détectée. Par exemple le signal
caractérise un état de la
particule
dans lequel selon l'hypothèse réaliste (hypothèse 2) :
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Dans la configuration
de l'appareillage, la
particule
sera alors détectée par
dans l'état
et la particule
associée sera détectée par
dans l'état
puisque par hypothèse :
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d'où l'état final ainsi détecté :
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