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Principe de Hamilton
(ou Principe de moindre action)

A chaque instant $ t$ l'état d'un système classique quelconque peut être caractérisé par les valeurs prises à cet instant par un nombre minimum $ n$ de paramètres indépendants $ q_i(t)$ fonctions du temps. Ce nombre $ n$ s'appelle le nombre de degrés de liberté de ce système.

A ce système on peut associer une fonction caractéristique de ce système appelée sa fonction de Lagrange $ L$ , elle-même fonction des fonctions $ q_i(t)$ et $ \dot{q}_i(t)\,=\,\scalebox{1.4}{$\frac{dq_i}{dt}$}$ et éventuellement du temps.

Classiquement, cette fonction $ L$ est la différence entre la fonction énergie cinétique $ K$ et la fonction énergie potentielle $ V$ :

$\displaystyle L(q_i,\dot{q}_i(t),t)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle K(\dot{q}_i(t)) - V(q_i,t)$  

L'état initial $ (q_i^0)$ et l'état final $ (q_i^f)$ étant supposés connus, toute évolution $ C$ possible qui puisse connecter ces deux états est déterminée par des fonctions $ q_i\,=\,q_i(t)$ telles que :

$\displaystyle q_i(t_0)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle q_i^o~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~\mathrm{et}~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~q_i(t_f)~=~q_i^f$  

Ces fonctions $ q_i(t)$ peuvent être considérées comme étant les coordonnées d'un point mobile $ M$ qui décrit un chemin $ C$ dans un espace mathématique à $ n$ dimensions appelé espace de configuration. A tout chemin $ C$ correspond une valeur prise sur ce chemin par l'intégrale d'action $ \mathcal{S}(C)$ :

$\displaystyle \mathcal{S}(C)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \int_{t_0}^{t_f}\hspace{-.70cm}C\hspace{.30cm}\,L(q_i,\dot{q}_i,t)\,dt$  

Le principe de moindre action affirme que le bon chemin $ \hat{C}$ , c'est-à-dire celui qui correspond à l'évolution effective du système ; c'est-à-dire celui qui est conforme aux lois de la mécanique :

$\displaystyle \mathrm{sur}~~~\hat{C}~~:~~~~~~~~~~~~~~~~~q_i$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \hat{q}_i(t)$  

est celui pour lequel l'intégrale $ \mathcal{S}(C)$ prend sa valeur minimum de telle sorte que, pour toute variation :

$\displaystyle \hat{q}_i(t)~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~\longrightarrow~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~q_i(t)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \hat{q}_i(t) +
\delta q_i(t)$  

considérée au voisinage de ce chemin $ \hat{C}$ , le terme de premier ordre $ \delta^{(1)}\mathcal{S}$ dans la variation de l'action est nul :

$\displaystyle \delta^{(1)}\mathcal{S}$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \delta^{(1)}\,\left[\int_{t_1}^{t_2}\hspace{-.70cm}C\hspace{.30cm...
...mathcal{S}(\hat{q}_i + \delta q_i) - \mathcal{S}(\hat{q}_i)~\right]^{(1)} ~=~ 0$  

Grâce à ce principe de moindre action, déterminer l'évolution temporelle effective du système physique considéré revient à déterminer les fonctions $ \hat{q}_i(t)$ qui ont pour effet de rendre minimum la valeur de l'intégrale d'action $ \mathcal{S}(C)$ .

Considérons en particulier l'évolution d'une particule classique soumise à des forces qui dérivent d'une fonction potentielle $ V$ indépendante du temps, de telle sorte que :

$\displaystyle E$ $\displaystyle =$ $\displaystyle K + V ~=~ \frac{1}{2}\,m\,v^2 + V ~=~
\mathrm{C}^\mathrm{te} ~=~ E_0$  

l'intégrale d'action calculée entre la position initiale de la particule $ M_0(q_i^0)$ et sa position finale $ M_f(q_i^f)$ s'écrit :

$\displaystyle \mathcal{S}(C)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \int_{t_0}^{t_f}\hspace{-.70cm}C\hspace{.30cm}\,\left(\frac{1}{2}...
...dt~=~ \int_{t_0}^{t_f}\hspace{-.70cm}C\hspace{.30cm}\,m\,v^2 - E_0\,(t_f - t_0)$  

et avec   $ v^2\,dt\,=\,v\cdot d\ell$    on obtient :

$\displaystyle \mathcal{S}(C)$ $\displaystyle =$ $\displaystyle m\,\int_{t_0}^{t_f}\hspace{-.70cm}C\hspace{.30cm}~v^2\,dt + \mathrm{C}^\mathrm{te}$  

de telle sorte que le principe de moindre action s'écrit encore :

$\displaystyle \delta^{(1)}\mathcal{S}$ $\displaystyle =$ $\displaystyle \delta^{(1)}\,\left[~\int_{M_0}^{M_f}\hspace{-.90cm}C\hspace{.50cm}\,v\,d\ell~\right] ~=~ 0$  

Cette dernière expression est celle du principe de Maupertuis. On notera la grande analogie entre l'expression mathématique du principe de Fermat et celle du principe de Maupertuis :

Fermat Maupertuis

$\displaystyle \delta^{(1)}\,\left[~\int_{M_1}^{M_2}\hspace{-.90cm}C\hspace{.50cm}\,\frac{d\ell}{u}~\right] ~=~
0$      


$\displaystyle \delta^{(1)}\,\left[~\int_{M_1}^{M_2}\hspace{-.90cm}C\hspace{.50cm}\,v\,d\ell~\right] ~=~ 0$      


Cette analogie devient encore plus remarquable si on rappelle la relation de de Broglie entre la vitesse de phase $ u$ d'une onde et la vitesse de groupe $ v$ qui est la vitesse de la particule associée :

$\displaystyle u\cdot v$ $\displaystyle =$ $\displaystyle c^2$  


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Arnaud Balandras 2005-04-02